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Par J.-F Laforgerie
L'annonce, début septembre du refus de régularisation de trois adhérents du Collectif des homosexuels sans papiers a constitué le premier échec de cette jeune association, créée en mars 98. Un premier échec prévisible, de l'aveu même du Collectif, qui constitue d'abord l'illustration du refus du gouvernement de procéder à une régularisation totale des sans papiers (150 000 demandes ont été effectuées). La situation de ce Collectif est aujourd'hui identique à celle d¹autres structures similaires. (c'est-à-dire l'obligation de raisonner dans les termes imposés par le gouvernement, au cas par cas ou plutôt groupe par groupe. Ce Collectif ne déroge pas à la règle. Lui aussi s'est organisé autour de la défense d'un groupe précis mais dont les spécificités ne sont pas prises en compte par les différentes circulaires portant sur les critères de régularisation. En effet, en dépit d'une réunion avec la Commission Galabert (chargée par le ministère de l'Intérieur de proposer l'assouplissement de certains critères de régularisation) en août dernier, personne n'a pris en compte l'homosexualité. "A ce jour, il n'existe rien dans la loi française qui permette à un étranger ou une étrangère homosexuel(le) de pouvoir bénéficier d¹un statut régulier. L'orientation sexuelle, source de discrimination, n'a pas été retenue par le législateur comme une source possible du droit à résider sur notre sol" constate l'ARDHIS (Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l'Immigration et au Séjour), membre du Collectif des homosexuels sans papiers. Contrairement à ce que les pouvoirs publics avaient laissé entendre à certaines structures homosexuelles (Homosexualité et Socialisme notamment), la carte de séjour délivrée au titre de "la vie privée et familiale" (une initiative de la loi Chevènement de 1997) qui peut être accordée aux étrangers ayant des liens durables en France, fait l'objet d'une interprétation très restrictive et ne prend pas en compte l'homosexualité. Tout au contraire, elle affiche un recentrage sur la famille avec enfant. L'administration fait valoir qu'au regard de la loi française, le couple homosexuel n a pas d'existence légale. De ce fait, elle n'est donc pas tenue de prendre en compte des couples qui n'existent pas... Pour Anne Rousseau et Marine Rambach, responsables du dossier des sans papiers au Centre Gai et Lesbien de Paris: "Une autre difficulté réside dans le fait que l'administration refuse souvent de considérer que l'homosexualité peut constituer dans certains pays la base de discriminations et de violences graves. Les dossiers qui se fondent sur cela sont difficiles à monter. Par exemple, comment les demandeurs peuvent-ils apporter la preuve qu'ils ont subi des violences dans leur pays d'origine ?". Sur ce sujet, l'administration renvoie vers les archives du ministère des Affaires étrangères. |
C'est le refus de cette logique
des pouvoirs publics mais aussi une difficulté à trouver
ses marques dans d'autres structures (Mrap,, Gisti, etc.) qui a conduit
des gays et des lesbiennes à créer le Collectif des homosexuels
sans papiers aujourd'hui élargi aux transsexuels. Le Collectif qui
compte, selon ses responsables, près d'une centaine d'adhérents
bénéficie du soutien de l'ARDHIS, d'Act Up-Paris, du CGL
de Paris et de Droits Devant !!, une structure en charge plus spécialement
des dossiers de près de trois cents transsexuelles en attente de
régularisation.
En mai dernier, onze demandes de régularisation concernant des gays et des lesbiennes sont déposées auprès de Jean-Yves Autexier, conseiller au cabinet du ministre de l'Intérieur Cette procédure, proposée aussi à d'autres collectifs, n'emprunte pas le cheminement direct qui passe habituellement par la Direction des Libertés publiques et des Affaires juridiques. Le conseiller du ministre adresse d'ailleurs deux courriers à Lionel Povert, responsable du Collectif, pour lui confirmer qu' il a pour la plupart des demandes demandé le "réexamen" des dossiers déposés "Nous avons reçu des engagements oraux de régularisation rapide, rappelle Lionel Povert. Faute de réponse, nous avons organisé un zap téléphonique en juillet, obtenu un rendez-vous avec la commission Galabert en août puis nous avons été reçus au ministère par des représentants dela Direction des Libertés publiques et des Affaires juridiques" (DLPAJ, ndlr) Le communiqué de presse publié par le Collectif à l'issue de la réunion est sévère: "Ies représentants du ministère ont reculé et prétendu ne pouvoir donner de réponse immédiate. Ils sont restés dans un flou inquiétant que rien ne semble justifier". Au ministère, la DLPA se refuse à tout commentaire. Le service de presse du ministre indique que ce service a pour fonction "de traiter les dossiers et non de répondre aux questions". Mutisme aussi au cabinet du ministre où Jean-Yves Autexier n'a pas souhaité répondre aux questions d'Ex aequo". Aujourd'hui le Collectif qui attend la réponse de l'administration sur six dossiers, s'interroge sur la stratégie à tenir même si l'attitude des pouvoirs publics le conduit, à l'évidence, à une certaine radicalité. Celle-ci pourrait d'ailleurs trouver un terrain d'expression favorable avec l'examen du PaCS à l'Assemblée Nationale le 9 octobre. En effet. même si le ministre de l'Intérieur a donné des engagements pour une prise en compte des couples binationaux, le Collectif se montre critique sur l'état actuel du projet dont les dispositions "ne prennent en compte et ne répondent que de façon très lacunaire à la situation des couples binationaux de même sexe dont l'un des partenaires, étranger, est en situation de demander sa régularisation administrative au titre du séjour". D'ailleurs, les derniers arbitrages gouvernementaux paraissent très frileux sur le sujet et le Collectif craint que le texte voté ne permette nullement de résoudre des cas désormais nombreux. "Aujourd'hui, deux personnes par semaine viennent au Centre avec cette demande" constatent les responsables du dossier sans papiers au CGL de Paris. |
Homos et sans papiers : le règne de l'arbitraire |
Les homosexuel(le)s et les transsexuel(le)s
sans papiers sont des sans papiers comme les autres. Ils se heurtent à
la même administration, à la même incompréhension
de certains responsables politiques, voire à leur mépris,
aux mêmes discours xénophobes. Pourtant, ils font l'objet,
et ce pour deux raisons essentielles, de discriminations spécifiques.
D'une part, deux personnes vivant en couple, ont la possibilité
de se marier et, même si beaucoup sont confrontés de plus
en plus à la suspicion des mairies, d'obtenir ainsi la régularisation
de celle qui n'a pas de papiers. Une solution interdite aux homosexuel(le)s,
puisque le mariage ne leur est pas ouvert. Christian et Hichem vivent en
couple depuis six ans.Mais Hichem est considéré par l'administration
comme « célibataire ». L'administration a-t-elle pris
en compte la réalité de leur situation ?
Non. Ils ont été renvoyés
par le refus du ministère de l'intérieur à la précarité.
D'autre part, dans certains pays, l'homosexualité
est passible de prison, voire de la peine de mort. Et même quand
elle n'est pas prohibée par la loi,
passages à tabac et humiliations
sont le quotidien des homosexuels dans beaucoup de pays. C'est pour fuir
cet enfer que certains homosexuels ont choisi la France pour terre d'asile.
Ainsi Y.C. a-t-il quitté l'Île Maurice, parce que la loi de
son pays proscrit les rapports homosexuels et qu'il
était l'objet de pressions et de
vexations de la part de sa famille et de son entourage.
L'administration a-t-elle pris
en compte cette réalité ? Non.
Pourtant, que ce soit dans le cadre
de la « circulaire Chevènement », ou de la loi RESEDA,
ces situations humaines auraient pu être prises en compte. Mais une
interprétation trop restrictive des critères de la circulaire,
comme des possibilités ouvertes par la loi nouvelle, fait que les
homosexuel(le)s ne bénéficient pas du droit à une
vie familiale et privée. On leur dénie également le
droit
d'être accueillis en France au motif de traitements inhumains et
dégradants dans leurs pays d'origine. De plus, en expulsant des
homosexuel(le)s vers des pays homophobes, la France s'en montre complice.
Ces discriminations sont de nature homophobes : les homosexuel(le)s vivant
avec un partenaire étranger sont traités comme des citoyens
de second rang. Constamment menacés d'être séparés
de la personne qu'ils aiment, ils n'ont, de fait, pas les mêmes droits
que les autres. Cette situation n'est, à nos yeux, plus tenable.
Les homosexuel(le)s et les transsexuel(le)s
sans papiers se sont aujourd'hui regroupés dans le «Collectif
des homosexuel(le)s et transsexuel(le)s sans papiers » soutenus par
quatre associations : Act Up-Paris, l'ARDHIS, le Centre Gai et Lesbien,
et Droits Devant !! L'objectif de ce collectif est d'alerter les pouvoirs
publics et les citoyens sur ces inégalités de traitement.
Et d'inciter l'administration à prendre en compte les demandes d'homosexuel(le)s
et des transsexuel(le)s à résider en France, que ce soit
en raison des discriminations dont ils sont l'objet dans leurs pays ou
des attaches qu'ils ont construites dans le nôtre. Le pouvoir politique
et l'administration se sont montrés peu réceptifs à
cette initiative. Certes, les cabinets ministériels et les hauts
fonctionnaires écoutent poliment et parfois font des promesses orales.
Mais ils refusent en général de confirmer ces promesses par
écrit, pour revenir ensuite sur leurs décisions. Cette logique,
faite de mépris et de cynisme, ainsi que la désinvolture
dont font preuve certaines préfectures (dossiers égarés,
pièces perdues, ...), témoigne de ce que les homosexuel(le)s,
comme les sans papiers sont toujours considérés comme des
personnes sans droits. L'époque de la honte, où les homosexuel(le)s
discriminés se contentaient de miettes de citoyenneté est
révolue. La gay pride rassemble chaque année des centaines
de milliers de manifestants. Une démarche collective, comme
la nôtre, consiste à se battre, non pour des passe-droits,
mais pour des droits. Sur ce dossier, comme sur celui des sans-papiers
en général, le gouvernement a-t-il renoncé aux engagements
pris devant les électeurs et à ses valeurs de gauche? En
refusant de prendre en considération la situation de leurs ami(e)s,
compagnes et compagnons sans papiers, il prendrait le risque de susciter
l'hostilité d'un grand nombre de citoyens qui, homosexuel(le)s,
se retrouvent une fois encore discriminés. La question du partenaire
étranger est au centre du débat: nous ne sommes pas prêts
à accepter que les lesbiennes et les gays étrangers, pas
plus que les concubins hétérosexuels étrangers, fassent
les frais d'une reconnaissance à géométrie strictement
hexagonale de nos droits. Ce n'est ni dans nos lits, ni dans nos vies que
l'on trouvera matière à fonder quelque préférence
nationale. Régulariser nos situations, qu'il s'agisse des
papiers ou du pacs, oui mais sans bafouer les principes fondamentaux de
la convention européenne des droits de l'Homme et la dignité
humaine.
Lionel Povert
Président de l'ARDHIS
(Association loi 1901 pour la reconnaissance
des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l'immigration
et au séjour)
Sont également signataires et solidaires de ce texte les personnalités et associations suivantes:
Association Bagdam
Café(Toulouse), Indi (Collectif des Homos Sans Papiers), Collectif
du site web « zpajol » des sans papiers,
Jean-Yves Cottin, (Comité des Sans-Logis), Françoise d'Eaubonne, Eric Fassin(enseignant et chercheur), Association les Imedianes Flora Leroy-Forgeot (juriste), Nathalie Millet ( Présidente Centre Gai et Lesbien), Vincent Espagne (Droits Devant!!), Pierre Gandonnière (Commission nationale Gaie et Lesbienne des Verts), Jean-Luc Hennig (écrivain), Philippe Mangeot (Président Act Up-Paris), Henri Maurel (Président Radio FG), Serge Guichard (dirigeant national du PCF), Aline Pailler (députée européenne), Pierre et Gilles (artistes), Françoise Gaspard (Professeur à l'EHESS), Claire Czinczenheim (Du côté des femmes, Lille), Coordination nationale lesbienne, Sylvain Ladent (Comité pour la Reconnaissance Sociale des Homosexuels), Bruno Mègre, Pierre Verdrager, Pascal Bonète (technicien), Christophe Renaudot(étudiant), Axel Maxys, Scott Shaughnessy, Ph.D., Hans Stuifbergen (chefa redaktero di La Kordiego Geyal, letro di novaji en Ido-linguo), Pascal Estèbe, Ludovic Guyot, Jean-Christophe Berche (Educateur - Rlf NANCY), BEN LAHOUCINE Tony (MJS 45 et Collectif Loiret pour le PACS), Valérie Schriber, Bernard VALGAEREN (Professeur de Physique-Chimie), Juliette Sançois, Michael Reed, Don DuPont & Brian Hiller, Séminaire gai (Olivier Jablonski), Thomas Doustaly (Rédacteur en chef de Têtu), Marc Forestier (Webmestre du Site Anti-Prison), Jérôme Quévremont, Francois Dornoy, Imami Othman (Tunisie), Sonia Kaeuffer, Christine Roux-Dufour, Nancy Sierra, Nivolas Gapon (Ukranian), Sébastien Le Pipec (Etudiant - Tours), Giandomenico Turchi (étudiant - Univ. Tours), Trent S. BONSALL (americain - Grenoble), Ilona Koren-Deutsch, Olivier Neveux (intermittent du spectacle), Jacky Meyer, David Michels (étudiant en histoire), Laurent Pouget, Catherine Raissiguier, Eric Malet (instituteur spécialisé - militant à France Amérique Latine, comité de Paris), Dr. Jörg Wegner (Lesbisch-schwuler internationaler Arbeits-kreis LESCHIAK im Verband binationaler Familien und Partnerschaften, iaf e.V. Bremen/ Frankfurt/Main, Germany), Matschulat Albert, Alexandre Lassalle (etudiant militant de solidarité étudiante), Anne Morazzani (Toulouse), Benjamin Deslus (étudiant) ... |
Vous aussi vous pouvez signer
ce texte :
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Les homos sans papiers reçus au Ministère de l'Intérieur
Les homosexuels étrangers
vivant en couple avec un Français n'ont pas la possibilité
de se marier. Considérés systématiquement comme célibataires,ils
ne peuvent donc pas obtenir un titre de séjour sur la base
de lareconnaissance de leurs droits à une vie familiale et privée.
Par ailleurs,les homosexuels qui ont choisi la France comme terre d'accueil
en raison des discriminations
dont ils sont victimes dans leurs pays sont égalementconfrontés
à un refus de la part de l'administration.
Cette situation n'est
plus tenable. Les homosexuel(le)s et les transsexuel(le)s
sans papiers se sont regroupés dans le « Collectif des
homosexuel(le)s et
transsexuel(le)s sans papiers » soutenus par quatreassociations :
l'ARDHIS, le Centre Gai et Lesbien, Act Up-Paris et Droits
Devant !!
Après une campagne
d'actions pour alerter le Ministère de l'Intérieur, unedélégation
du Collectif a été reçue, mardi 11 août, par
des représentants de la
Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques afind'évoquer
une douzaine de cas particulièrement significatifs.
Le Ministère
a refusé de considérer les couples homosexuels comme descouples,
ce qui leur donnerait droit à la régularisation de la situation
administrative du partenaire
étranger. Sa réponse concernant leshomosexuel(le)s discriminés
dans leur pays est plus ambiguë : le Ministèrede l'Intérieur
fait mine d'ignorer que les homosexuel(le)s subissent desdiscriminations
dans certains pays étrangers et se réfugie derrière
lanécessité de consulter les archives du Ministère
des Affaires Étrangères,pour chaque cas évoqué.
Sur l'ensemble des
dossier, dont la quasi totalité avait déjà été
portée à la
connaissance du Ministère dès le mois de mai et avait été,
à l'époque, l'objet
de promesses orales de régularisations rapides, les représentants
du Ministère
ont reculé et prétendu ne pouvoir donner de réponse
immédiate. Ils
sont restés dans un flou inquiétant que rien ne semble justifier.Refusant
d'assumer leurs responsabilités, ils nous ont renvoyé à
d'autresinterlocuteurs ... et ont demandé à des personnes
qui avaient reçu oralement
des assurances, de
patienter encore jusqu'à la fin du mois d'août. Lesreprésentants
du Collectif ne peuvent que mettre en cause la réelle volontédes
pouvoirs publics d'apporter des solutions concrètes et humainement
acceptables.
Les représentants
du Ministère ont par ailleurs refusé le principe d'unrelevé
de conclusions provisoire qui aurait permis de consigner les rares
éléments
concrets communiqués.
Parce que personne
au sein du Ministère ne semble capable de traiter cesdossiers, parce
que les responsables du Ministère refusent de prendre desengagements
écrits, et même de donner les raisons de ce refus, le Collectifpoursuit
ses actions et sa campagne d'information pour mettre fin à ces
inégalités
de traitement et persuader Monsieur Jospin d'en finir avec sapolitique
xénophobe et homophobe.
Contact presse : Gilles
Dowek (01.45.41.53.92)
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Les jeudi 30 et vendredi 31 juillet le Collectif de Soutien des Homos Sans Papiers, avec le soutien d'Act Up, Le Centre Gai et Lesbien, Droits Devant! et l'association ARDHIS a entrepris une action de zap téléphonique et fax en direction du Ministère de l'Intérieur et de Matignon afin d'exiger la régularisation d'Indi, mauricien et homosexuel arrivé en France en 1986, contraint de retourné à l'Ile Maurice en 1994, suite à une invitation à quitter le territoire, après qu'il a demandé une modification de son statut étudiant pour obtenir une carte de séjour salarié. Revenu en France en 1995, avec un visa touristique, il ne peut envisager de retourner à Maurice, dans la mesure où il y a été constamment victime, en raison de son homosexualité, de brimades, violences, pressions diverses de sa famille, de son voisinage comme de la police. Le Collectif de Soutien des Homos Sans Papiers a décidé d'entreprendre cette initiative après qu'Indi a reçu un refus à son recours gracieux, et en l'absence de réponse du Ministère de l'Intérieur qui connaît son dossier, sur intervention du collectif, depuis fin mai 1998. Malgré un contact téléphonique et un nouveau courrier très clair concernant les motivations de sa demande de régularisation, le ministère n'a pas donné suite. L'ensemble des associations qui soutiennent le dossier d'Indi exigent que sa situation soit régularisée, en prenant en compte les traitements inhumains et dégradants dont il est menacé s'il retourne dans son pays. Les difficultés d'Indi, liées à son orientation sexuelle, et au rejet qu'elle entraîne dans son pays, sont suffisamment établies pour qu'il puisse séjourner en France régulièrement. Par ailleurs, l'ancienneté de sa présence en France lui permet de bénéficier d'une excellente intégration par la langue, la culture, les liens amicaux et sociaux. Le Ministère de l'Intérieur a fini, à la fin de ce vendredi 31 juillet, par nous adresser un fax où il indique que la lettre qu'Indi lui a adressé pour rappeler sa situation vaut recours hiérarchique et l'invite à attendre l'avis de la Direction des Libertés publiques et des affaires juridiques. S'il ne s'agit pas d'un camouflet ou d'une mesure dilatoire, cela y ressemble fort . Nous ne pouvons pas l'accepter, ce d'autant qu'au de-là du cas particulier d'Indi, c'est l'ensemble des situations des sans-papiers pour lequel nous réclamons une issue positive qui nous préoccupe. Il n'est pas à exclure que Le Collectif décide de reprendre les opérations de zap téléphonique et par fax ou d'autres formes d'actions. |
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Mercredi
29 juin 1998, plus d'un millier de manifestants, sans-papiers et leurs
soutiens, se sont rendus à Matignon pour déposer symboliquement
des listes des refus de régularisation envoyées par les préfecture.
La coordination nationale des sans-papiers, l'ensemble des collectifs et
des organisations les soutenant ont demandé à ce que soit
reçue à Matignon une délégation de sans-papiers.
M. Jospin a proposé que les listes soient déposées
dans la rue et refusé que la délégation soit reçue.
Cette attitude intransigeante n'est pas l'expression de sa fermeté
sur la question mais une insulte faite aux enfants, aux femmes et aux hommes
qui étaient venus, qu'ils soient étrangers ou français,
sans-papiers ou en situation régulière, dire que tous les
sans-papiers qui en font la demande doivent être régularisés.
Le Collectif de Soutien des Homos Sans Papiers, par la voix du président de l'ARDHIS,(Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et Transsexuelles à l'Immigration et au Séjour), Association créée par les membres du collectif, M. Lionel Povert, a dit haut et fort sa solidarité avec tous les sans-papiers et rappelé que nombre de français non seulement souhaitent la régularisation de tous les sans-papiers, qui vivent des situations inhumaines et indignes du pays des Droits de L'homme, mais s'indignent que M. Jospin trahisse sa parole (l'abrogation des lois Pasqua-Debré) et veuille créer une nouvelle catégorie de sans-droits, à la merci de la vindicte administrative et policière, les clandestins brevetés Jospin.Ceux-ci, tels les animaux qu'on a munis d'un détecteur, bagués, ou tatoués, pourront à tout moment désormais être identifiés et rattrapés, tout en continuant à subir de surcroît les affres liées à leur absence de droits: problèmes de logement, exploitation dans le travail, difficulté à scolariser les enfants, etc. Le Collectif a rappelé que les français vivent aux côtés des sans-papiers et refusent de les laisser plongés dans la détresse. Le Collectif considère que M. Jospin, hier homme de gauche, attaché à des valeurs humanistes, trahit son mandat et s'attribue ainsi le pouvoir d'aller à l'encontre de la volonté de ses concitoyens et des traditions d'accueil de la France, un pouvoir qu'il ne possède que par délégation, et pour un temps déterminé. Ce n'est pas en mentant, en trahissant ses promesses, en refusant d'entendre les arguments, les convictions de milllions de femmes et d'hommes, qu'il peut espérer nous voir à nouveau, par les urnes, lui confier le sort de tout un pays, notre destin. Le Collectif de Soutien des Homos Sans Papiers appelle l'ensemble des élus, attachés aux valeurs humanistes de notre pays, à faire connaître M. Jospin leur incompréhension face à son attitude. Le courage politique ne consiste pas toujours à dire non. Il est parfois plus difficile, plus noble, de savoir dire oui. Ou bien c'est méconnaître la misère morale et matérielle dans laquelle un tel refus va plonger des milliers de personnes. La France n'a pas besoin d'être xénophobe et inhumaine pour demeurer elle-même. Il faudra que l'ensemble de la majorité plurielle compte avec tous les français qui refusent le rétablissement de l'esclavage et de l'asservissement pour des milliers de leurs semblables. |
Depuis 1996, les gouvernements
successifs n'apportent pas les réponses convenables aux revendications
de la lutte des sans-papiers. A l'exigence de dialogue que posent les sans-papiers,
les seules réponses apportées sont des dispositions dilatoires
refusant le débat et optant pour le mépris et la déconsidération
comme méthode de gouvernement. Les seuls moyens de lutte qui jusqu'ici
ont permis d'entrouvrir les portes du gouvernement sont les longues marches
ou la grève de la faim de plusieurs semaines comme à Lyon,
Paris ou Lille. Nous considérons qu'en démocratie, la grève
de la faim, la souffrance physique ne peuvent être la voie ordinaire
de demande de dialogue. Nous récusons l'attitude du gouvernement
qui n'accepte de discuter avec les sans-papiers qu'après qu'ils
se soient soumis
à des épreuves
inhumaines.
Malgré les
avancées récentes sur l'application de la circulaire Chevènement
à la suite des négociations menées par le Troisième
Collectif Parisien des Sans-Papiers de Paris dont nous nous félicitons,
espérant qu'elles permettront de nouvelles régularisations,
nous ne pouvons oublier qu'elles proviennent de plus de deux ans d'épreuves
et ne sont intervenues qu'après
plus d'un mois de
grève de la faim de 51 personnes à Lille et à Paris
après Lyon contre la double peine. Ces avancées ne suffisent
pas à nous rassurer; de surcroît nous n'entendons pas que
leur application soient limitées aux seuls collectifs de sans-papiers
qui se sont mis en grève de la faim. Ces grèves de la faim
disent toute la détresse de populations privées de tout droit
et ainsi livrées par le gouvernement à un patronat qui tire
tout intérêt de leur maintien en situation de non droit au
mépris de la législation du travail.
Nous restons révoltés
par tout l'arbitraire distillé de la législation sur les
étrangers qu'il concerne les femmes, les célibataires, les
homosexuels, les demandeurs d'asile, les malades ou les victimes du bannissement
par la double peine. Nous voulons que les attaches affectives et sociales
que les étrangers établissent en France puissent être
prises en compte quand ils réclament ici des papiers pour pouvoir
aller et venir, vivre dignement dans ce pays à la construction et
au prestige duquel ils contribuent largement comme les derniers événements
sportifs le prouvent par l'infrastructure, par la gloire et par la célébration.
Nous voulosn que les motifs de leur séjour
en France liés
à la situation dans leurs pays d'origine, situation dans laquelle
la France a souvent des lourdes responsabilités soient prises en
considération dans leur demande.
Aussi nous tenons
par notre action à dire au gouvernement qui doit en partie son élection
à la lutte des sans-papiers qu'ensemble sans-papiers et soutiens,
aujourd'hui et demain, nous ne lâcherons pas, notre lutte se poursuit.
Nous sommes et restons déterminés pour que soient régularisés
tous les sans-papiers injustement rejetés. Nous restons en outre
mobilisés pur que s'ouvre dans l'espace public un débat large
sur l'immigration nécessaire à la remise en question de l'ordonnance
du 2 novembre 1945.
Nous choisissons le
jour où le gouvernement tient son dernier conseil des ministres
avant de partir en vacances, ce mercredi 29 juillet 1998 pour lui présenter
les milliers de demandes de régularisation refusées par les
préfectures et nous tenons à lui dire en face que nous voulons,
que nous exigeons:
> L'ARRÊT DES
RECONDUITES A LA FRONTIÈRE
> LA RÉGULARISATION
DE TOUS LES SANS-PAPIERS QUI EN FONT LA DEMANDE
MONSIEUR JOSPIN MAINTENANT
R.E.G.U.L.A.R.I.S.E.Z
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Pour tout savoir, pour nous
soutenir, ...
une seule adresse sur internet
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